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Pourquoi évoluer nous fait si peur ?


Cet article est un sujet aussi difficile qu'évident pour moi, et qui me concerne tout particulièrement. L'écriture de cet article m'a pris littéralement une éternité, l'équipe VIRABHADRA peut en témoigner ! Je sais au plus profond de moi que cet article pourrait peut-être aider et toucher certaines personnes mais à l'image de son titre, j'ai peur moi aussi. Peur de passer à l'étape supérieure.




Nous pourrions croire naïvement que nous souhaiterions nous jeter dans le grand bain et nous voir facilement devant un miroir, sous tous nos traits. Mais bien souvent, c'est tout le contraire que nous pouvons vivre. Nous faisons naturellement TOUT ce qui est en notre pouvoir pour éviter d'évoluer et donc de nous connaitre.


Voulons-nous vraiment voir ce qui se cache derrière le mystère de nous-même ?


Nous ne voulons souvent pas nous risquer à le découvrir. L'espace inconnu de nous-mêmes est perçu comme un risque trop grand, trop lointain.


Nous sommes tellement attachés à ce que nous connaissons, à ce que nous croyons de nous qu'à chaque fois que le miroir se brise, qu'une de nos illusions s'écroule, c'est finalement une partie de nous qui nous quitte. Enfin, une partie de ce que nous croyions être nous. Et nous nous sentons esseulés, comme endeuillés de cette appendice de personnage.


Cette perte nous terrifie et nous attache à nos propres illusions. Car sans cela, que serions-nous à présent ?


Dans notre quotidien, nous sommes invités à nous créer perpétuellement une ribambelle de personnages pour survivre et cela à tous les points de vue. À chaque déconvenue, nous sommes même encouragés par l'extérieur à nous saisir d'un nouveau masque pour être en mesure de réagir. Toujours en réaction face à ce qui est, il est finalement de notre devoir de répondre pour faire preuve de "caractère", avoir un peu de consistance.


Pour faire face à un événement qui nous est pénible, on nous conseille aisément de "serrer les dents" et "d'encaisser les coups", sauf que la réalité ne change pas. La difficulté intérieure est toujours présente mais se trouve déviée, pour le moment. Même quand on considère cette expression "faire face à quelque chose", on comprend qu'on attend de nous-mêmes à travers le langage, d'affronter la situation en adoptant un nouveau "visage", un nouveau masque pour nous permettre d'avancer en apparence.


Nous pouvons alors créer une forme de faille en nous, qui nous sépare de notre réelle intériorité. Tel un écran de fumée, la difficulté s'évapore, nous sommes à cet instant devenus autre. Nous ne sommes plus cette personne en proie à la souffrance, nous prenons un chemin de traverse pour éviter la douleur. Et c'est bien normal, mais tout cela peut avoir un prix, celui de s'éloigner de nous-mêmes.


Ne mener aucune action pour changer les choses ne serait pas souhaitable non plus, bien au contraire ! Mais cette action ne doit pas être une nouvelle feinte, une nouvelle parade pour échapper à une véritable évolution personnelle. Je vous invite à identifier les moments où vous vous surprenez à adopter des postures, à devenir autres pour éviter d'opérer un réel changement dans vos vies. Ces instants nous dirigent vers ce que nous devons travailler en priorité.


La plupart du temps, absolument rien ne nous encourage à rentrer dans nos profondeurs pour comprendre et peut-être apprendre en nous-mêmes, à comment vivre avec ce défi dans notre vie en utilisant nos propres ressources. Alors que cela devrait être la seule et unique direction qui nous importe, mais qui est prêt à contempler ses propres abîmes ? À plonger dans son propre gouffre ?


Nous ne sommes pas nombreux, et je n'en fais souvent moi-même pas partie. Plonger dans le vide peut être immensément terrifiant, jusqu'au jour où cet espace prendra une autre signification. Ce vide deviendra une porte incontournable pour accéder à une inépuisable manne d'informations, de créativité, d'êtreté.


Mais nous sommes parfois allés tellement loin dans cette séparation, que nous ne voyons rien d'autre que nos personnages, ces poupées de cire qui fondent inévitablement peu à peu devant nous, comme la neige disparaissant doucement sous les rayons du soleil. C'est comme si nous nous étions tellement habitués à élever des remparts si hermétiques autour de nous, que nous ne voyons plus que ces murs. Mais nous sommes en réalité enfermés dans notre propre prison, et nous sommes les seuls maîtres de la situation. Nous seuls, pouvons mettre un terme à tout cela.


Que reste-t-il de nous en réalité ? Est-ce que notre essence s'efface à force d'être réprimée ?


Personnellement, je crois que cette partie est éternelle et ne peut pas s'éteindre. Mais il est de notre responsabilité de maintenir ce contact car nous pouvons, hélas, facilement oublier et nous écarter de ce battement naturel et originel qui devrait guider notre expérience terrestre.

La pratique du Yoga est un formidable guide dans cette recherche d'évolution, de cette quête de réunion en son essence. Il permet de froisser peu à peu ce voile d'illusions, d'entrouvrir ce rideau opaque qui nous divise et nous assombrit sans que nous ayons à vouloir changer quelque chose de manière claire et définie. Une pratique honnête lisse et trie l'utile de l'inutile ; le pur de l'impur, l'essence de la personnalité.


Le Yoga nous permet de voir de nouveau, et d'explorer intensément toutes les nuances intérieures de la réalité. Nous pouvons alors voir la vie sous toutes ses couleurs et non plus seulement en noir et blanc ou en gris certains jours.


Je nous souhaite sincèrement d'oser faire ce saut en nous-mêmes, de côtoyer nos précipices intérieurs à chaque fois qu'une occasion se présentera. Et de nous faire continuellement cette promesse d'explorer ce vide-plein vers la reconnaissance de ce que nous sommes vraiment.


Chaleureusement,


Manon





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